ANGIBOURGÈRE 2024. Premier bilan
photo Eric Van KalmthoutLa migration postnuptiale touche à sa fin, les observateurs ont maintenant déserté la crête de l'Angibourgère et la saison hivernale commence à pointer son nez. Il est temps d'esquisser un premier bilan de cette deuxième année de suivi des oiseaux migrateurs.
BEAUCOUP D'ESPÈCES MAIS MOINS D'OISEAUX
94 espèces d'oiseaux migrateurs ont été contactées cette saison, contre 79 en 2023. Cette augmentation peut s'expliquer de plusieurs façons. D'abord par un suivi plus étendu dans le temps. Cette année, les observations ont en effet commencé dès la mi-juillet contre début septembre en 2023. D'où de nouvelles espèces ou encore des espèces plus présentes, notamment celles dont la période migratoire est précoce comme le Martinet noir, le Milan noir, le Courlis corlieu.
Mais ce nombre plus important d'espèces observées cette année a aussi partie liée avec l'augmentation non-négligeable des jours de suivi. Citons parmi les espèces, la Bernache cravant, les Cigognes noire et blanche, le Circaète-Jean-le-Blanc, le Busard cendré, le Rollier d'Europe, le Merle à plastron, le Pipit rousseline. En somme, plus on est présent là-haut, plus on augmente les chances de contacter telle ou telle espèce.
Balbuzard pêcheur photo Eric Van KalmthoutEn revanche, concernant le nombre d'oiseaux comptablisés, celui-ci est à la baisse: 39365 (contre 45206 en 2023), et cela paradoxalement malgré une augmentation importante du nombre de jours d'observation. La principale raison de cette baisse est due aux conditions météorologiques, notamment au brouillard présent sur le site plusieurs fois au cours du mois d'octobre et surtout installé de façon persistante à la fin de ce même mois et dans la première décade de novembre, soit à la période du pic de passage de certaines espèces dont le fringilles et les alouettes. Résultat, 4862 pinsons des arbres contre 11788 l'année précédente et seulement 1206 alouettes des champs contre 2094 en 2023.
Une matinée comme on ne les aime guère. photo Eric Van KalmthoutMalgré cela, le site de l'Angibourgère reste un spot important. Pour mieux en mesurer l'intérêt, il suffit de le comparer aux autres sites français de suivi migratoire. Ainsi, la crête de l'Angibourgère est-elle bien placée concernant quatre espèces: la Tourterelle des bois (1ère place avec 38 individus), l'Hirondelle rustique (2ème place avec 21246 ind.), le Bouvreuil pivoine (3ème place avec 28 ind.) et le Gros-bec cassenoyaux (10ème place avec 282 ind.) (Chiffres Trektellen au 16/11/24), autant de confirmations , s'il en était besoin, du potentiel que représente ce site concernant le passage postnuptial de ces espèces.
UN MEILLEUR SUIVI
Comparée à celle de 2023, la période de suivi 2024 a été nettement plus étendue: du 15 juillet au 15 novembre, soit un mois et demi en plus. La répartition mensuelle des matinées d'observation est la suivante: juillet: 9, août: 14, septembre: 18, octobre: 24 et novembre: 6, soit un total de 71 matinées (252 heures) contre seulement 39 matinées (167,3 heures) en 2023.
photo Eric Van Kalmthout44 personnes ont participé cette année à ce suivi. Elles étaient 59 l'année précédente. Il est difficile d'analyser les raisons précises de cette baisse de la participation d'autant que cette année, la communication autour du suivi a été nettement renforcée (Facebook, WhatsApp). Malgré tout, cette participation reste encore élevée, favorisant entre autre les échanges entre observateurs de différents coins du département. À noter que parmi ces 44 personnes, une équipe de 6 a assuré 64,4% du temps de suivi.
PERSPECTIVES
Un bilan plus détaillé (espèce par espèce) du suivi 2024 devrait voir le jour d'ici quelques mois. Il permettra à chacun, participant ou non, de prendre la mesure du potentiel du site de l'Angibourgère concernant la migration et le motivera, n'en doutons pas, pour revenir sur le site en 2025.
Une réflexion nous apparait aussi nécessire pour pouvoir améliorer ce suivi tant en termes de protocole que de participation. Quelques exemples de questions à approfondir. Quid du statut des "migrateurs rampants" (pouillots, fauvettes...) ? Certains suivis faits en deuxième partie de journée ne permettraient-ils pas de multiplier les contacts avec certaines espèces migratrices (rapaces, cigognes...)? Quels critères pour mieux asseoir la distinction oiseaux locaux/oiseaux migrateurs (on peut penser à l'étourneau)? Comment developper sur le site l'enregistrement des cris des migrateurs nocturnes? Quels moyens mettre en oeuvre pour encourager la participation au suivi? Bref, il reste encore beaucoup à faire.
Pour finir , un grand merci à toutes les observatrices et à tous les observateurs qui, cette année encore, auront permis de mener à bien ce suivi migratoire à l'Angibourgère. Nous leur donnons rendez-vous en 2025.
L'équipe de l'Angibourgère