Cinq jours au pays des oies et des grues.
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Réception à la mairie d'Oldenburg.(ph.C.Lechevallier)
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Un jumelage,
Cholet/Oldenburg ; un centenaire, celui de l’association ornithologique
de cette ville de Basse-Saxe ; une invitation faite pour l’occasion aux
naturalistes du groupe LPO Mauges. Au bout du compte, pour trois d’entre nous
(plus deux non-naturalistes), entre le 8 et le 14 octobre, un voyage
inoubliable au pays des polders et des tourbières.
Il faut commencer par
l’accueil. Attentionné, chaleureux, organisé (transports, repas, programme…)
et l’occasion de belles rencontres. L’un avait la chance d’être l’hôte d’une
famille dont la femme travaillait au sein de la NABU (l’association
naturaliste du coin), spécialement sur les nichoirs à martinets – pas loin
d’une centaine installés en ville –. D’où des échanges passionnants sur le
sujet. Deux autres, logées en pleine campagne, pouvaient profiter de la
proximité d’un polder et d’un merveilleux verger-conservatoire de pommiers.
Des polders et des oies.
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En pleine observation
(ph. C. Lechevallier)
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Première journée,
promenade sur une digue longeant un vaste polder (Moorhauser Polder). Un
ingénieur hydraulicien nous en rappelle la longue histoire, en présente la
subtile gestion et son impact sur les populations d’oies hivernantes. Le
survol bruyant de centaines d’Oies rieuses et cendrées couvre parfois sa voix.
Le vent ce matin-là souffle du sud et nous permet d’être aux premières loges
pour voir passer Bergeronnettes grises, Pipits farlouses et nombre de
fringilles en pleine migration. Les rapaces ne sont pas en reste : des
busards des roseaux et des buses variables (souvent claires), un Hibou des marais, sans oublier ce magnifique adulte de Pygargue à queue
blanche accompagné d’un petit aigle – pomarin ? – que la distance et une
médiocre lumière nous empêcheront d’identifier avec certitude.
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petite leçon sur le Moorhauser Polder.(ph. C. Lechevallier)
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L’après-midi, une
promenade aux lisières de la ville nous permet d’apprécier le bel équilibre
entre nature et urbanisation : lotissements noyés dans les grands arbres,
cheminements pour les piétons et les cyclistes, canaux bordés de prairies
humides où, en été, résonne parfois le cri d’une Marouette ponctuée…à deux pas
des habitations !
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oies rieuses (ph. C. Lechevallier)
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Un institut de recherche dédié aux oiseaux.
Deux jours de suite nous partons au nord, au bord de la baie de Jade (le nom
d’un cours d’eau local). L’occasion d’observer à marée montante, outre des
centaines de Tadornes de Belon, des milliers de Bécasseaux variables et
maubèches à la recherche de reposoirs.
Plus au nord, à Wilhelmshaven,
nous visitons un institut de recherche ornithologique – il y en a trois en
Allemagne – lié à la fameuse station de baguage de l’île d’Helgoland :
histoire et présentation de l’institut, visite de la somptueuse et riche
bibliothèque, conférence sur les travaux en cours de deux jeunes chercheurs,
notamment sur la Sterne Pierregarin.
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une petite partie de la bibliothèque!(ph. P.Chalopin)
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Des tourbières en voie de ré ensauvagement.
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ancienne exploitation de tourbe
(ph. C. Lechevallier)
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Dernière matinée, excursion au pays des tourbières, au sud-ouest
d’Oldenburg.. Elles sont légion et couvrent des dizaines de milliers
d’hectares. Hélas, elles font l’objet depuis plus d’un siècle d’une
exploitation industrielle (jardineries, monoculture des fleurs en Hollande,
etc.). Les associations de protection locales ont encore bien du mal à exiger
la fin de ce « massacre ». Un espoir cependant avec ces quelques
milliers d’hectares aujourd’hui protégés et en voie de ré ensauvagement. Les
années à venir devraient, nous dit-on, voir le processus s’amplifier. Ici, aux
cris des oies, se mêlent ceux des Grues cendrées dont nous observons
facilement les petits groupes s’alimentant sur des chaumes de maïs.
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grues cendrées
(ph. C. Lechevallier)
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Ces cinq jours à
Oldenburg et dans la région – ne comptons pas les deux jours de voyage – nous
aurons permis d’observer quelques 80 espèces d’oiseaux mais aussi de découvrir
d’autres paysages et surtout de
partager de magnifiques moments avec nos hôtes allemands.
Pourquoi d’ailleurs ne les
inviterions-nous pas à venir un jour en Anjou pour découvrir nos paysages, nos
richesses naturelles et partager avec eux une nouvelle fois notre passion
naturaliste ?
Catherine Lechevallier
Frédérique Clair
Jean-Michel Logeais