Analyse des visites de la Loutre à Gallard

La situation du piège
Le site de Gallard est situé en bord de Sèvre sur la commune du Longeron. Le piège est installé dans un local désaffecté directement en bordure de rivière. Ce local est situé dans l'enceinte d'une entreprise, ce qui garantie une relative sécurité du matériel.
Si ce dernier point était essentiel pour cette étude de longue durée, nous avions aussi la certitude que la Loutre le fréquentait occasionnellement via la présence d'une veille épreinte sur une brique près de l'entrée.
A 3km en amont, au niveau du « Barrage des Rivières », les dépôts d'épreintes sont nombreux et fréquents, indice probable de la présence de plusieurs individus (chevauchement de territoires).
Nous avons posé le piège le 2 mars 2011 et depuis, la surveillance à été permanente sauf la journée des contrôles, le temps de récupérer les photos et de recharger les batteries. Un adhérent de Mauges Nature qui travaille dans l'entreprise s'occupe de cette relève tous les 15 jours.

Synthèse des visites
Analyse
Commençons par les constats :
  • En 322 jours, nous avons 22 visites, ce qui donne une moyenne de 14,67 jours entre les visites (minimum 2, maximum 56). Deux périodes sans visite : entre le 13 juin et le 7 août et entre le 14 septembre et le 28 octobre.
  • Sur ces visites, 9 (11?) ont donné lieu à des dépôts, 8 (9 ?) épreintes, 1 (2 ?) de mucus et peut-être un marquage d'urine soit 41% au minimum des visites ont abouties à un marquage. Il y a plusieurs incertitudes, pour le dépôt du mucus, impossible de savoir si un ou les deux individus ont déposé du mucus. De même pour l'épreinte du 24 ou du 27 novembre, impossible de dire qui l'a déposée. Lors de toutes les autres visites, la Loutre a reniflé la (les) briques. A signaler la visite d'une Fouine le 14 août qui a déposée une crotte sur la brique qui venait d'être marquée par une Loutre le 7.
  • Le graphe Dates/Heures, entre mars et juin, montre deux séries, l'une centrée sur 20h45 (heure solaire) avec 5 visites donc en début de nuit et probablement en début de période d'activité. L'autre plus lâche avec 4 visites, entre 22h50 et 02h30 et une visite isolée en fin de nuit. Ensuite, après l'interruption de 56 jours, le schéma est différent. Il montre encore deux séries, l'une assez nette en début de nuit et l'autre, beaucoup plus lâche, sur le reste de nuit.
Les visites du 6 et 11 mai, des 7 et 13 août et des 7 et 14 janvier avec deux dépôts d'épreintes successifs sont le principal indice pour indiquer la présence d'au moins 2 individus (l'un marque et l'autre fait de même aussitôt).
La série de visites de l'individu A est assez centrée sur la même heure (21:30 avec un écart de 04h36).
Les visites de l'individu B sont plus étalées sur la nuit (écart de 06h21).
Dans cette optique, l'individu A est probablement une femelle sur son territoire et l'individu B un mâle.
Le tableau récapitulatif prend en compte cette hypothèse et donne les écarts en jours entre les visites des deux individus.
A noter qu'après l'inondation du local du 16 au 18 décembre qui a lessivé l'ensemble des marquages, les visites des 6, 7 et 14 janvier 2012 ont vite compensées cette absence, ce qui montre l'importance du site dans le schéma territorial des individus du secteur.
La photo ci-dessous montre les localisations des dépôts cités sur cette page :