lundi 28 novembre 2022

 


               MIGRATION POSTNUPTIALE À L'ANGIBOURGÈRE – BILAN 2022


                               

                                                                                                                 Ph. JM Logeais

   Trente-six heures d'observations.

   Cest la deuxième année consécutive de "suivi" depuis ce point haut situé approximativement entre Vihiers et Chemillé. Plutôt que de parler de "suivi" – ce qui aurait tout son sens dans le cas d'une présence quotidienne sur le site – mieux vaudrait parler de coups de sonde dans le flux migratoire passant ici. 12 matinées (10)* entre le 1/09 et le 27/10. 36 heures (29)* d'observations en tout. Pour neuf de ces séquences un seul observateur était présent. Pour deux d'entre elles, deux observateurs et un peu plus lors de cette matinée correspondant à une sortie du groupe LPO Mauges.


   Cinquante-huit espèces contactées.

   Au total ce sont un peu plus de12000 oiseaux (10900)* qui ont été comptabilisés dont 95% en migration active. 58 espèces (50)* ont été recensées. Les trois mieux représentées: l'Hirondelle rustique avec au moins 3798 individus (6058)*, puis le Pinson des arbres, 3200 (1100)*, enfin l'Alouette des champs avec 1782 individus. Pour l'Hirondelle rustique le top-jour se situe le 4/10 avec 1705 individus. Pour le Pinson des arbres, le maxi est de 1908 individus le 19/10. Concernant l'Alouette des champs, à noter ces 887 dans la matinée du 19/10 et ces 893 le matin du 27/10.


                                                                                                          ph. Katia Baudouin




                                                                                                            Ph. Katia Baudouin

        



   Du simple coup de sonde au véritable suivi.

   Ces quelques chiffres feront probablement sourire les habitués des comptages opérés sur certains points du littoral atlantique, là où se concentrent des flux de migrateurs autrement plus importants, notamment des différentes espèces d'hirondelles ou encore des fringilles en général. Il faut savoir qu'à l'intérieur des terres, les flux d'oiseaux migrateurs sont d'ordinaire beaucoup plus étalés dans l'espace. Il n'empêche que ces quelques matinées passées à l'Angibourgère perettent déjà de prendre la mesure de l'importance du flux migratoire dans cette zone du sud-ouest du département.

   Imaginons un instant que le site de l'Angibourgère puisse être suivi de manière beaucoup moins ponctuelle, que des observateurs puissent s'y relayer de façon à multiplier les matinées d'observation, surtout dans la période du 15 septembre au 31 octobre. Il y a fort à parier que les chiffres obtenus (nombre d'espèces, nombre d'individus) seraient probablement plus significatifs de la quantité d'oiseaux transitant par cette zone.

Rendez-vous à l'automne 2023. D'ici là, à nous d'imaginer les moyens de mobiliser le maximum d'observateurs pour assurer un véritable suivi et mesurer le réel potentiel du site de l'Angibourgère.

*Les chiffres entre parenthèses sont ceux de l'année 2021.


                                                                                                          Jean-Michel LOGEAIS



lundi 14 novembre 2022

 

                                       Cinq jours au pays des oies et des grues.

 

Réception à la mairie d'Oldenburg.(ph.C.Lechevallier)

 


   Un jumelage, Cholet/Oldenburg ; un centenaire, celui de l’association ornithologique de cette ville de Basse-Saxe ; une invitation faite pour l’occasion aux naturalistes du groupe LPO Mauges. Au bout du compte, pour trois d’entre nous (plus deux non-naturalistes), entre le 8 et le 14 octobre, un voyage inoubliable au pays des polders et des tourbières.

   Il faut commencer par l’accueil. Attentionné, chaleureux, organisé (transports, repas, programme…) et l’occasion de belles rencontres. L’un avait la chance d’être l’hôte d’une famille dont la femme travaillait au sein de la NABU (l’association naturaliste du coin), spécialement sur les nichoirs à martinets – pas loin d’une centaine installés en ville –. D’où des échanges passionnants sur le sujet. Deux autres, logées en pleine campagne, pouvaient profiter de la proximité d’un polder et d’un merveilleux verger-conservatoire de pommiers.

 

   Des polders et des oies.

 

En pleine observation (ph. C. Lechevallier)

   Première journée, promenade sur une digue longeant un vaste polder (Moorhauser Polder). Un ingénieur hydraulicien nous en rappelle la longue histoire, en présente la subtile gestion et son impact sur les populations d’oies hivernantes. Le survol bruyant de centaines d’Oies rieuses et cendrées couvre parfois sa voix. Le vent ce matin-là souffle du sud et nous permet d’être aux premières loges pour voir passer Bergeronnettes grises, Pipits farlouses et nombre de fringilles en pleine migration. Les rapaces ne sont pas en reste : des busards des roseaux et des buses variables (souvent claires),  un Hibou des marais, sans oublier ce magnifique adulte de Pygargue à queue blanche accompagné d’un petit aigle – pomarin ? – que la distance et une médiocre lumière nous empêcheront d’identifier avec certitude.

petite leçon sur le Moorhauser Polder.(ph. C. Lechevallier)

   L’après-midi, une promenade aux lisières de la ville nous permet d’apprécier le bel équilibre entre nature et urbanisation : lotissements noyés dans les grands arbres, cheminements pour les piétons et les cyclistes, canaux bordés de prairies humides où, en été, résonne parfois le cri d’une Marouette ponctuée…à deux pas des habitations !


 

oies rieuses (ph. C. Lechevallier)

   Un institut de recherche dédié aux oiseaux.

 

   Deux jours de suite nous partons au nord, au bord de la baie de Jade (le nom d’un cours d’eau local). L’occasion d’observer à marée montante, outre des centaines de Tadornes de Belon, des milliers de Bécasseaux variables et maubèches à la recherche de reposoirs.

  Plus au nord, à Wilhelmshaven, nous visitons un institut de recherche ornithologique – il y en a trois en Allemagne – lié à la fameuse station de baguage de l’île d’Helgoland : histoire et présentation de l’institut, visite de la somptueuse et riche bibliothèque, conférence sur les travaux en cours de deux jeunes chercheurs, notamment sur la Sterne Pierregarin.

 

une petite partie de la bibliothèque!(ph. P.Chalopin)

   Des tourbières en voie de ré ensauvagement.





 

ancienne exploitation de tourbe (ph. C. Lechevallier)

   Dernière matinée, excursion au pays des tourbières, au sud-ouest d’Oldenburg.. Elles sont légion et couvrent des dizaines de milliers d’hectares. Hélas, elles font l’objet depuis plus d’un siècle d’une exploitation industrielle (jardineries, monoculture des fleurs en Hollande, etc.). Les associations de protection locales ont encore bien du mal à exiger la fin de ce « massacre ». Un espoir cependant avec ces quelques milliers d’hectares aujourd’hui protégés et en voie de ré ensauvagement. Les années à venir devraient, nous dit-on, voir le processus s’amplifier. Ici, aux cris des oies, se mêlent ceux des Grues cendrées dont nous observons facilement les petits groupes  s’alimentant sur des chaumes de maïs.

 

grues cendrées (ph. C. Lechevallier)

 

 

   Ces cinq jours à Oldenburg et dans la région – ne comptons pas les deux jours de voyage – nous aurons permis d’observer quelques 80 espèces d’oiseaux mais aussi de découvrir d’autres paysages  et surtout de partager de magnifiques moments avec nos hôtes allemands.

   Pourquoi d’ailleurs ne les inviterions-nous pas à venir un jour en Anjou pour découvrir nos paysages, nos richesses naturelles et partager avec eux une nouvelle fois notre passion naturaliste ?

 

 

 

                                                                                           Catherine Lechevallier

                                                                                           Frédérique Clair

                                                                                           Jean-Michel Logeais