jeudi 29 septembre 2022

À l’Angibourgère, les hirondelles font le spectacle

Une sortie qui commence mal.

Vingt-quatre septembre au matin. Un épais brouillard rend improbable le clocher de la Tourlandry. C’est à côté qu’a été fixé le rendez-vous pour cette sortie « migration ». Visibilité nulle. Pas de chance ! Que faire ?

Nous rejoignons malgré tout le chemin de l’Angibourgère, là où sont censés passer les oiseaux… par temps dégagé cela va de soi ! Pas bien folichonne cette première heure. On glane ici et là quelques cris de pouillots véloces. À la surface d’un jeune colza on scrute les mouvements affairés d’une escouade de pipits farlouses et de quelques bergeronnettes grises en halte migratoire.

Dissipation des brouillards matinaux.

À force de flâner, on finit par voir apparaître arbres et haies encore invisibles il y a peu. Le moral des troupes remonte en flèche. Peu à peu l’étau du brouillard se desserre. Là, en contrebas, le clocher de Cossé d’Anjou. Un peu après, celui de Chemillé. Miracle ! Vers l’est, le ciel est tissé de gros voiles qu’un soleil paresseux s’efforce de percer. Les oiseaux vont-ils profiter de l’aubaine ?

Les hirondelles font le spectacle.

Pendant qu’un faucon hobereau se nourrit tout en volant et qu’une alouette lulu donne de la voix, quelques petits groupes de pinsons des arbres, de linottes mélodieuses et de pipits farlouses franchissent la crête. Puis, soudain, arrive le moment des hirondelles. Des groupes d’hirondelles rustiques dont certaines semblent gicler de la pente pour passer à notre hauteur pendant que d’autres prennent de la hauteur, poussées par un vent de nord-ouest. Ça nous passe au dessus, devant, derrière. Presque trois cents au total.

Les hirondelles de fenêtre ne sont pas en reste, même si elles migrent nettement plus haut que les « rustiques ». Une, deux, dix, vingt…une centaine au final en un peu plus d’une heure. Un chiffre modeste à cette date mais suffisant pour satisfaire les sept participants de cette sortie qui, au vu de la météo matinale, n’en attendaient pas tant.

Lors de leurs migrations, les hirondelles font preuve de beaucoup d’opportunisme. Pour passer, elles exploitent au mieux la moindre « fenêtre » météo. A preuve lors de cette matinée.


Venus là pour voir des oiseaux en pleine migration, les participants n’ont pas été déçus. Certes ce matin-là à l’Angibourgère ce n’était pas Byzance, ni Organbidesxka, mais assez toutefois pour donner à certains l’envie de revenir sur les lieux admirer le passage des migrateurs.


J M LOGEAIS

dimanche 25 septembre 2022

Pique-nique au château de la Tourlandry

Ce dimanche 11 septembre, nous étions douze adhérents à participer au traditionnel pique-nique de rentrée du groupe LPO Mauges.

Château de la Tourlandry
(Photo : Catherine Lechevallier)

La plupart d’entre nous sommes arrivés dès 10 h au château de la Tourlandry dont les propriétaires nous ont ouvert leur jardin. Après un accueil chaleureux de Madame Luciani qui nous a présenté l’histoire du site, nous nous sommes dispersés dans le boisement, la prairie et le potager sans oublier de jeter un œil sur les remarquables douves.

Au regard de la période, et après un été particulièrement sec, les observations ont été fort intéressantes. Le site présente une grande diversité d’habitats potentiels. Les oiseaux sont nombreux dans les grands arbres : sittelles, mésanges, pics, gobemouches en migrations. Papillons et orthoptères notamment se retrouvent en nombre dans la prairie partiellement fauchée. Le potager-verger en devenir apporte également son lot d’espèces d’insectes. Les odonates sont bien présents sur le site grâce aux zones humides constituées par les douves. Le bâti le plus ancien, non exploré, est probablement un lieu d’accueil pour de nombreuses espèces, assurément pour une chouette hulotte qui nous a gratifié de son chant en plein jour.

Observations dans le sous-bois - Château de la Tourlandry
(Photo : Katia Baudouin)

Après une pause déjeuner bien ombragée, une partie de l’effectif a repris sa quête naturaliste pendant qu’une autre partie du groupe a participé à une visite guidée des pièces du rez-de-chaussée du château. Nous avons pu apprécier la qualité de la restauration sur le thème des sciences et techniques au Second Empire. Il faut préciser que l’actuel château a été érigé dans les années 1850 et que Napoléon III a accompli plusieurs visites galantes en ce lieu. La dame des lieux reçut d’ailleurs, entre autres récompenses, trois séquoias aujourd’hui très imposants.

Mante religieuse - Mantis religiosa -
Château de la Tourlandry
(Photo : Katia Baudouin)

L’après-midi s’est achevé avec le sentiment partagé que ce lieu est un véritable refuge de biodiversité. Tous les projets d’aménagements sont conçus pour favoriser la faune et la flore ce qui justifie pleinement l’installation récente dans le parc d’une série de panneaux présentant de grandes figures des sciences naturelles.

lundi 5 septembre 2022

Été 2022

Cet été, le groupe des Mauges a organisé quelques sorties naturalistes en juillet et en août. Retour sur ces moments d’échange et sur nos trouvailles. 

Vendredi 22 juillet, soirée papillons nocturnes dans un jardin choletais. 

A 22h30, nous allumons les pièges lumineux dans le jardin de Jean-Michel. Nous sommes quatre participants. Malgré le contexte urbain, 31 espèces sont observées stationnant ou de passage jusqu’à la fin de la soirée à 1h15. Les espèces qu’on rencontre en ville sont remarquables par leur résilience dans un milieu où les plantes sauvages se font rares et où l’éclairage public désoriente les papillons jusqu’à minuit toute l’année. Les espèces rencontrées chez Jean-Michel témoignent de la diversité florale de son jardin et des quelques espaces laissés en friche qui subsistent aux alentours. Sur la trentaine d’espèces, 14 espèces sont des micro-papillons, 8 espèces sont des noctuelles, 5 espèces sont de la famille des écailles et 3 espèces sont des géomètres. Enfin, la 31e espèce est un Notodonte bien caractéristique. Il porte un nom latin curieux (Notodonta ziczac), un nom vernaculaire parlant (le « Bois-veiné ») et des motifs uniques.

Bois-veiné - Notodonta ziczac -
Jardin à Cholet
(Photo : Lucas Roger)

 

Deux mois plus tôt, Jean-Michel et moi avions observé une chenille de cette espèce sur un Saule situé à 1 800 mètres de son jardin, dans la zone de l’Écuyère. Les chenilles du Bois-veiné consomment exclusivement des Salicacées (Peupliers, Saules, Trembles).

 

Bois-veiné - Notodonta ziczac - sur Saule
Usine Michelin / Cholet
(Photo : Lucas Roger)

Les autres espèces remarquables de la soirée sont la noctuelle Dypterygia scabriuscula dont la chenille se nourrit de Polygonacées (Oseilles et Renouées) et le micro-papillon Dichomeris alacella dont la chenille pourrait se nourrir de lichens. Les Écailles chinées étaient au rendez-vous pendant la soirée avec 19 individus comptabilisés. Leurs chenilles sont polyphages, donc elles se plaisent sur diverses plantes herbacées.

 

Dimanche 31 juillet, formation « Charançons » à la Roche de Mûrs.

Formation "curcu" à la Roche de Mûrs / Mûrs-Érigné
(Photo : Lucas Roger)

 

10h, début des hostilités à Mûrs-Érigné. Dès le matin, on comprend que la journée sera chaude. L’objectif de cette formation est d’apprendre quelques rudiments sur les charançons grâce à Yann, notre expert local. Le site choisi est à l’extérieur des Mauges mais permet de limiter les kilomètres parcourus par les cinq participants. Depuis le promontoire de Mûrs, on surplombe le Louet, la Loire, Angers et ces alentours. En haut de la Roche, la lande à prunelliers et à genêts ne nous offre pas beaucoup d’espèces. La végétation a souffert des fortes chaleurs de juillet, tous les prunelliers sont grillés. On parvient quand même à attraper quelques espèces en battant des genêts : Sitona gressorius, espèce commune, mais aussi des Exapion, quelque fois identifiables sur le terrain comme l’espèce Exapion fuscirostre aux dessins bien caractéristiques. L’occasion pour Yann de nous apprendre la distinction entre la famille des Apionidés (antennes droites, ex : Exapion) et celle des Curculionidae (antennes coudées, ex : Sitona). Nous rejoignons ensuite le bord du Louet où nous observons Taeniapion (probable T. urticarium) sur Orties, Nanophyes marmoratus sur Salicaire et Smicronyx sur Cuscute. La relation étroite qui lie ces trois espèces de charançons à leurs plantes hôtes oblige le naturaliste à cibler ces essences pour avoir une chance de les observer.

 

Formation "curcu" à la Roche de Mûrs / Mûrs-Érigné
(Photo : Lucas Roger)


Comme tout bon naturaliste, nous nous sommes laissés distraire par les autres groupes : le passage d’un Balbuzard, la galle d’une mouche du genre Urophora sur des Cirses et la chenille de Cleorodes lichenaria qui porte bien son nom puisqu’elle se nourrit de lichens avec lesquels elle se confond.

 

Boarmie des Lichens - Cleorodes lichenaria -
la Roche de Mûrs / Mûrs-Érigné

(Photo : Alain Berly)
 

Samedi 20 août, sortie improvisée à l’étang de la Godinière.

Organisée à l’improviste, la veille pour le lendemain, cette petite sortie nous a permis de nous retrouver à cinq pour découvrir quelques espèces présentes à l’étang de la Godinière. Le battage des Saules nous a permis d’observer la coccinelle des Saules et la chenille de deux espèces de Notodonte : Phalera bucephala et Pterostoma palpina. Nous avons également observé plusieurs adultes et larves du Miridé Deraeocoris lutescens qui affectionne les arbres et les arbustes en contexte humide. On peut également citer le Leste vert. En tout, 27 espèces d’insectes ont été identifiées. Les espèces végétales, bien plus nombreuses, ont aussi été déterminées.

  Leste vert - Chalcolestes viridis -
Étang de la Godinière / Cholet
(Photo : Lucas Roger)



Lucas Roger