mercredi 11 novembre 2020

Cholet : installation d'un nichoir pour Faucon pèlerin

A l'usine Michelin de Cholet, l'association BIB LIFE s’investit pour améliorer le cadre de travail des employés. Elle s'engage depuis plusieurs années à favoriser la nature sur les 40 hectares dont Michelin est propriétaire. L'objectif est aussi de mettre en lumière la biodiversité insoupçonnée de ce site industriel.

Au printemps, plusieurs sorties naturalistes ont été organisées dans l'enceinte du site avec des bénévoles de la LPO. Le but de ces sorties était de se faire une idée de la richesse naturelle du site. Parmi les multiples atouts du site choletais, la cheminée de l'usine est propice au Faucon pèlerin. Ce perchoir surplombe de 76 mètres la zone industrielle. L'ouvrage pourrait offrir un site de nidification à des faucons pèlerins nés sur des édifices. La direction de Michelin s'est montrée intéressée par la proposition de la LPO d'installer un nichoir pour ce rapace emblématique.

Photo : Vincent Roger

Les échanges entre l'association des salariés, la direction de Michelin et le groupe LPO Mauges ont eu pour objectif de satisfaire les exigences écologiques du Faucon pèlerin et de respecter les contraintes importantes de sécurité sur cette zone industrielle. Les matériaux ont été financés par Michelin et le nichoir fabriqué sur mesure et bénévolement par mon père pendant l'été. L'installation a eu lieu fin octobre par l'entreprise de cordiste Altitude 44, en même temps que les travaux de maintenance de la cheminée. Les chutes de contreplaqué ont permis de fabriquer 2 nichoirs semi-ouverts pour passereaux et 3 nichoirs pour faucons crécerelles.

Photo : Vincent Roger

©Altitude44


Photo : BIB LIFE
 

L'association BIB LIFE met en œuvre différents projets. Elle a installé 25 nichoirs pour les passereaux cette année. Une quarantaine de nichoirs seront installés cet hiver. Deux hectares laissés en friche derrière l'usine ont été baptisés jardin entomologique et sont laissés intacts. Le jardin entomologique est une lande sauvage qui comprend plusieurs mares temporaires. Lapins de garenne, vipères aspics et tritons crêtés sont présents. Des actions sont envisagées pour favoriser la reproduction d'espèces déjà nicheuses comme le Petit Gravelot, le Faucon crécerelle. Ceci est un bref aperçu des multiples projets prévus. Une réflexion sur la création d'un refuge LPO est en cours.

Félicitation à l'association BIB LIFE, notamment son président Eric Guittet et aux bénévoles LPO pour leur investissement. La nature a sa place dans les usines.

Lucas ROGER

 

 

 

couverture médiatique


• Synergences hebdo n°561 (11/11 au 17/11/2020)  



• Ouest-France du 31/10/2020


• Courrier de l'Ouest du 31/10/2020


 

• JT 18h30 TLC du 29/10/2020

lundi 12 octobre 2020

OISEAUX VOYAGEURS À L’ANGIBOURGÈRE

    Pour voir de plus près la migration des oiseaux, il est besoin de points hauts et bien dégagés. Au nord de la Tourlandry, l’Angibourgère fait figure de site idéal. Sur plusieurs centaines de mètres de crête, court un sentier en balcon d’où la vue porte fort loin. A l’horizon, vers le nord et derrière l’épaulement du Pont-barré, on voit pointer les flèches de la cathédrale et de quelques autres clochers d’Angers. C’est dire le panorama !

    C’est là, ce matin du 11 octobre, qu’a lieu la traditionnelle sortie migration d’automne du groupe LPO Mauges. Huit personnes sont au rendez-vous. Précisons que ni le ciel, encombré de gros lambeaux gris, ni le vent soufflant du nord-ouest n’ont dû motiver les observateurs à se lever tôt, ni les oiseaux à passer en masse.

Observation de la migration - l'Angibourgère / La Tourlandry
(Photo : Bernadette Delaunay)
 

     Malgré cette météo médiocre, aucun regret néanmoins chez les participants. Pas de passages massifs, certes, tels qu’on peut en voir à cette époque, mais, régulièrement, de petites troupes de migrateurs volant plutôt assez haut, hormis quelques escouades d’hirondelles rasant la crête et filant plein sud. Il n’est pas toujours simple d’identifier les oiseaux voyageurs, surtout lorsque viennent à se conjuguer lumière rachitique, éloignement et absence de cris. Reste alors la manière bien particulière qu’ont les oiseaux de voler en groupes : vols indisciplinés et serrés des Linottes mélodieuses, convois réguliers et ordonnés des Pinsons des arbres, petits régiments lâches et onduleux des Bergeronnettes grises.

    De toutes les espèces observées ce matin, au moins treize sont vues en migration, les Pinsons des arbres, les linottes et les Pipits farlouses formant le gros des bataillons. Pas de véritable surprise si ce n’est ce Faucon hobereau tardif et dont la vue d’une troupe d’Hirondelles rustiques passant au même moment a dû attiser la faim.

    A scruter ainsi le ciel dans l’attente des migrateurs, il est difficile de ne pas voir s’activer ici et là les espèces locales. Parmi elles, les deux cadeaux de la matinée : un Élanion blanc occupé à chasser à une centaine de mètres de nous et, tout près, posé à la pointe d’un rameau de genêt, cette jeune Cisticole des joncs ébouriffée par le vent.

    Assister en direct au grand voyage des oiseaux procure toujours une émotion particulière. Installés là, quelques heures durant, sur ce minuscule district, nous sommes les témoins d’une gigantesque transhumance traversant l’Europe, condamnés forcément à ne pouvoir en admirer qu’un fragment infime.

Jean-Michel LOGEAIS

samedi 26 septembre 2020

Pique-nique de rentrée à Chanteloup-les-Bois

   Le groupe s'est retrouvé dimanche 13 septembre pour explorer l'étang de Péronne. Nous sommes sept participants ce matin-là à nous lancer autour du plan d'eau, équipés de jumelles, longue-vues, boites à insectes, filets à papillons et fauchoirs.

   Le cortège d'oiseaux d'eau et d'oiseaux forestiers de cet étang forestier est présent : Foulques, Canards souchets, Grèbes huppés et castagneux, Hérons et Aigrettes en tout genre mais aussi Pic épeiche, Pouillot véloce, Roitelet à triple bandeau et Sittelles. Quelques migrateurs se laissent observer : Hirondelles rustiques, Chevaliers aboyeur et arlequin. Un Faucon hobereau fait également son apparition.

 

Mante religieuse - Mantis religiosa - Étang de Péronne / Chanteloup-les-Bois

(Photo : Hugues Berjon)

 


   Du côté des insectes, le bilan est positif. Ce sont les orthoptères qui sont en majorité. Les zones de végétation fournie nous permettent d'observer des sauterelles Phanéroptères et des Conocéphales gracieux. Ces derniers émettent une stridulation continue détectable lors qu'on les approche suffisamment. Les bords de l'étang nous permettent d'observer des criquets. Des Caloptènes occupent les zones découvertes où l'eau s'est retirée. Des Œdipodes turquoises - les fameux criquets ternes aux ailes bleues - sont présents sur le chemin sec et caillouteux. Aïolope émeraudine et Criquet ensanglanté sont aussi observés, ils affectionnent les endroits humides.

   Viennent ensuite les Hétéroptères, en grand nombre dans les orties et les ronces, avec notamment ces punaises très communes, brunes, aux antennes tordues : Coreus marginatus ou Enoplops scapha.


Noctuelle de la Patience - Acronicta rumicis - Étang de Péronne / Chanteloup-les-Bois

(Photo :  Lucas Roger)

   Soucis, Anax empereur et Sympétrum strié sont aussi observés. Puis, c'est l'heure de rejoindre quatre autres camarades pour échanger autour d'un pique-nique de rentrée.

Lucas R.

jeudi 9 juillet 2020

ET QU’ÇA SAUTE !

Compte rendu de la sortie entomologique du 4 juillet

Lucane cerf-volant ♂ - Lucanus cervus - Étang du Bois Ham / Jallais
Photo : Didier Ferrand

   Première sortie du groupe depuis la fin du confinement, sortie masquée, virus oblige. Pour cet après-midi de début juillet, l’été s’est déguisé en automne : fraîcheur, vent atlantique et petit crachin. Nous nous retrouvons à sept près de l’étang du Bois Ham (Jallais). Nous sommes ici pour les orthoptères (criquets, sauterelles, grillons et compagnie) mais aussi pour tous les insectes que nous rencontrerons.

   Il nous faut seulement quatre heures pour boucler le tour du modeste étang. L’allure normale de croisière pour un entomologiste, confirmé ou en herbe. Exploration de la végétation, captures, recherches dans les livres, discussions, photographies, identification, c’est fou ce que cela prend de temps.

   Coups de filet dans l’herbe, secouements répétés des feuillages. La manne recueillie sur le carré de toile blanche est souvent abondante : charançons, représentant de coléoptères du genre Lagria, un autre, Hispa atra, des chrysomèles, un autre encore du genre Heterotoma. On est heureux de se perdre dans cette surabondance de formes et d’appellations, un peu frustrés néanmoins de ne pas pouvoir toujours donner de nom à une espèce et de devoir s’arrêter au genre. L’entomologie est l’occasion de mesurer le peu que nous savons à l’immensité de notre ignorance.

Anax empereur - Anax imperatorÉtang du Bois Ham / Jallais
Photo : Didier Ferrand


   Du côté des filets classiques, des libellules : Agrion délicat Ischnura elegans, Agrion jouvencelle Coenagrion puella, Pennipatte bleuâtre Platycnemis pennipes, Orthetrum réticulé Orthetrum cancellatum, Anax empereur Anax imperator. Côté papillons, ni le Cuivré Lycaena phlaeas, ni le Myrtil Maniola jurtina ou la Mégère Lasiommata megera ne posent problème. Ce n’est pas le cas en revanche des géomètres, des pyrales et autres micro lépidoptères sur lesquels nous séchons.
   Les sauteurs ne sont pas en reste : Grande sauterelle Tettigonia viridissima, Leptophyes punctatissima, Pholidoptera griseoaptera, Criquet des pâtures Chorthippus parallelus, Criquet des bromes Euchortippus declivus et, pour l’oreille affûtée du plus jeune d’entre nous, les stridulations lointaines d’un Grillon bordelais Eumodicogryllus bordigalensis que notre ouïe érodée ne parvient pas à percevoir.

   Malgré cette météo boudeuse, ces quatre heures d’exploration, sous la houlette des professeurs Charrier et Maudet, nous ont fait prendre la mesure, s’il en était besoin, de cette diversité vertigineuse des espèces que donne à voir le monde des insectes comme de sa fragilité, confrontée à cette moderne et dangereuse passion des hommes pour le béton, l’asphalte, les cultures aseptisées et la nature sous contrôle.


Jean-Michel Logeais

dimanche 7 juin 2020

CHERCHER LA PETITE BÊTE

Hommage aux naturalistes amateurs.

Entomologistes amateurs - Queue du lac du Verdon / Maulévrier

   C’est une armée de l’ombre, une société de peu, une tribu minuscule. Des anonymes, des discrets, des solitaires, des invisibles. Là où ils consument leurs heures libres, personne ne songerait à y aller user ses bottes et ses loisirs. Traîne-ruisseaux, écumeurs de fossés, secoueurs de feuillage, guetteurs de ciel, fouilleurs de mares, fureteurs de nuits, pisteurs d’empreintes, éplucheurs d’herbes…

   Cent mètres d’un chemin de campagne, d’une haie, d’une lisière de bois ou d’étang font à leurs yeux déjà un monde. Un univers à arpenter, à explorer, embouteillé de mousses, de tiges, de feuilles, de stridulations d’insectes, de vols d’oiseaux et de lézards en fuite. Là où le randonneur, obsédé par sa moyenne et le bruit de sa conversation, ne voit ni n’entend rien ou presque, eux prennent tout leur temps pour s’attarder, flâner, musarder, marquer des arrêts, revenir sur leurs pas, l’oreille et l’œil aux aguets, jumelles au cou ou vissées aux yeux pour scruter les nuages, ou bien, loupe en main, penchés sur l’inflorescence d’une ombellifère.

   Là où le profane ne voit jamais que des arbres, eux vont distinguer des charmes, des frênes ou des alisiers. Là où la plupart n’aperçoivent que des oiseaux, eux reconnaissent des Fauvettes grisettes, des Grèbes castagneux ou des Martinets noirs. Quand beaucoup ne parlent – trop souvent pour s’en plaindre – que de sales bestioles, eux prennent plaisir à identifier des Cétoines dorées, des Argiopes frelon, à moins qu’il ne s’agisse de Rhizotrogus aestivus car, pour mieux pénétrer le détail de la nature, il faut savoir un peu parler latin.

   Leur vocabulaire est comme une litanie d’espèces et de sous-espèces, un hymne psalmodié à la nature sauvage où la poésie des noms vient tutoyer la science taxinomique : Céphalantère rose, Sceau de Salomon, Garance voyageuse, Petite Nymphe à corps de feu, Sonneur à ventre jaune, Elanion blanc, Grive musicienne, Rémiz penduline, Murin d’Alcathoé, Crocidure musette… Au foisonnement du vivant fait écho un fourmillement de mots. Pour parvenir à pénétrer le premier, les clés fournies par les seconds se révèlent indispensables. Pour le naturaliste, les noms sont autant de sésames lui ouvrant des fenêtres dans l’épaisseur sans fond de la nature.

   Pour nombre d’entre eux, passion, patience et heures passées à battre la campagne, à arpenter prairies, marais, taillis et rivages, tiennent lieu d’université. Leurs bibles, les guides d’identification divers et variés. Ne pas oublier non plus les contacts avec leurs pairs. Il arrive que l’un d’eux, plus avancé en savoir, se transforme, le temps d’une sortie, en passeur, en pédagogue. Il vient par exemple, filet en main et d’un preste coup de poignet, cueillir une libellule à la pointe d’une herbe et, de son autre main, extraire délicatement le bel insecte du piège pour pouvoir en diagnostiquer le juste nom. Forme et couleur du ptérostigma, forme des taches sur le neuvième et le dixième segment…tout un apprentissage, un savoir communicatif et donnant sur le moment des ailes et des envies d’en savoir plus aux apprentis encore timides.

   Des saisons, le naturaliste n’en connaît ni de bonnes ni de mauvaises. Chacune a son intérêt, ses curiosités et ouvre aux aventures et aux explorations des terrains divers et variés. Ainsi le froid de l’hiver – toujours plus rare hélas ! – fait-il parfois descendre du nord la surprise d’un oiseau rare. De même les tempêtes d’automne peuvent-elles leur faire le cadeau de l’inattendu d’une espèce exotique. Chaque mois, chaque jour, la nature lui donne à voir, à entendre, à apprendre et à admirer.

   Si le calendrier des hommes a depuis longtemps divorcé d’avec celui de la nature, les naturalistes sont encore de ceux qui n’ont pas tout à fait rompu avec celui-ci. À ausculter jour après jour la pulsation de la vie sauvage, ils ont été parmi les premiers à pressentir la catastrophe de son appauvrissement.
   Fins connaisseurs, admirateurs sans doute, mais aussi précieux lanceurs d’alerte. On devrait écouter davantage ce que nous disent les naturalistes.

Jean-Michel Logeais

vendredi 8 mai 2020

Compte rendu de la sortie en nord Deux-Sèvres, le 23 février 2020

7 personnes présentes (Alain, Catherine, Cathy, Didier, Frédérique, Lucas, Jean-Michel)

Le temps était mitigé : gris, frais, venteux et humide mais sans pluie. Le matin, nous sommes d'abord allés observer le couple de Faucon pèlerin de la carrière de Laubreçais. Un individu posé a été longuement observé ainsi que deux couples de Faucon crécerelle. Les deux espèces cohabitent dans la paroi de la falaise qui se trouve en face de l'observatoire aménagé pour la découverte de l'activité de la carrière mais aussi l'observation des oiseaux...

Observation du Faucon pèlerin - Falco peregrinus -
sur la carrière de Laubreçais / Clessé
(Photo : Lucas Roger)

Ensuite, direction l'observatoire du Cébron, vaste plan d'eau artificiel équivalent au Verdon pour la superficie mais en grande partie inaccessible, en raison de son classement en zone naturelle protégée, ce qui assure une grande quiétude pour les oiseaux d'eau, en particulier la héronnière mixte... Nous avons observé plusieurs goélands leucophées et sans doute un pontique mais l'oiseau était trop loin et mal éclairé. Il aurait fallu un spécialiste pour trancher...

Après le casse-croûte de midi, nous nous sommes dirigés vers un site à Élanion blanc vers le sud du lac. L'oiseau était sans doute en pleine sieste digestive et ne s'est montré que furtivement, délogé de son arbre par deux corneilles... Chez l'élanion, la sieste c'est sacré et c'est 14 h-16 h, qu'on se le dise ! Alors, merci les corneilles !
Heureusement, la zone qui surplombe le lac est constituée de grandes cultures (mais l'été) pas très belles mais sympa pour l'Oedicnème criard. Eux, ont bien voulu se montrer, tantôt en piétant, rabaissant la tête pour jouer les ni vus ni connus, tantôt nous faisant profiter de vols rasants... Pas de cris cependant !

Ensuite, nous sommes remontés vers le nord-est pour découvrir le premier site où le Faucon pèlerin a élu domicile en Deux-Sèvres (2008) et où il a niché sans discontinuer jusqu'à 2018. Depuis, le couple a disparu mystérieusement... Il s'agit d'un poste de transformation électrique, très moche, dans la plaine agricole, mais qui a plu au pèlerin. Il nichait dans les angles renforcés des portiques, avec crécerelles, choucas, pigeons ramiers. Tout ce beau monde se côtoyait sans problème, le pèlerin allant chasser beaucoup plus loin...

Enfin, arrêt à la frontière avec la Vienne, sur la commune d'Assais-Les Jumeaux, pour tenter d'apercevoir une Pie-grièche méridionale, hivernante depuis quelques années et qui occupe une haie, toujours la même. Cette année, elle a été vue en décembre 2019, janvier, début février 2020. Malheureusement pour nous, pas de Pie-grièche mais des lièvres et des chevreuils, en veux-tu, en voilà... Il faut dire que l'individu est très farouche et se cache à l'arrivée des voitures d'ornithos ! Voici le commentaire de Christophe Lartigau, chargé de mission au GODS, secteur thouarsais : «  a priori le même individu tjs très farouche - se cache au milieu des buissons à l'approche de véhicules - pour bien l'observer, rester sur le chemin du haut et se garer au carrefour, attendre et la chercher depuis la voiture - se cache dès que l'on sort - bon courage pour ceux veulent la voir ! » Même invisible pour nous, l'oiseau était toujours là puisqu'il a été revu plusieurs fois à cet endroit, jusqu'au 13 mars, juste avant le confinement...

En tout 54 espèces d'oiseaux ont été contactées. Pas si mal ! Alors, rendez-vous l'année prochaine ?


Liste des espèces d'oiseaux observés :
Cygne tuberculéŒdicnème criardTarier pâtre
Canard siffleurVanneau huppéGrive musicienne
Canard colvertBécassine des maraisMésange à longue queue
Sarcelle d'hiverMouette rieuseMésange bleue
Canard souchetMouette mélanocéphaleMésange charbonnière
Fuligule milouinGoéland brunGrimpereau des jardins
Perdrix rougeGoéland leucophéeGeai des chênes
Grèbe huppéPigeon biset (domestique)Pie bavarde
Grand CormoranPigeon ramierChoucas des tours
Héron garde-bœufsTourterelle turqueCorneille noire
Héron cendréPic épeicheÉtourneau sansonnet
Grande AigretteAlouette luluVerdier d'Europe
Elanion blancAlouette des champsChardonneret élégant
Busard Saint-MartinPipit farlouseLinotte mélodieuse
Buse variableBergeronnette griseTarin des aulnes
Faucon crécerelleTroglodyte mignonBruant zizi
Faucon pèlerinAccenteur mouchetBruant proyer
Foulque macrouleRougegorge familier

Alain G.

samedi 4 avril 2020

Petite chronique naturaliste en temps de confinement.

   D’habitude, au début du printemps, les naturalistes battent la campagne. Chacun ses lieux, ses sites de prédilection, ses espèces fétiches. A voir arriver les premiers circaètes sur leurs fiefs, à voir apparaître et entendre chanter les premières huppes et les premiers coucous, à surprendre le stationnement d’un Traquet motteux en escale, tout cela rend la période un peu excitante. Dans les forêts où s’épanouissent des tapis d’anémones, le concert affairé des oiseaux est en route et, dans les fossés, les constellations de ficaires, de coucous, de pulmonaires et les rosettes des premiers Orchis mâles réjouissent les yeux.

   Aujourd’hui, hélas, il a fallu mettre entre parenthèses nos envies folles de campagne, nos désirs d’étangs, de prairies, de forêts, de bocages. Un méchant petit virus fait aujourd’hui la loi et nous condamne à nous calfeutrer, à nous recroqueviller dans l’espace un peu étroit de notre chez nous. Côté nature, que faire sinon faire avec !
   Chanceux celles et ceux dont les maisons tutoient la Loire. Heureux celles et ceux habitant la lisière d’un bois ou bien dont les demeures côtoient les champs et les prés.

Primevères acaules - Primula vulgaris -
(Photo : Jean-Michel Logeais)

   Pour moi, depuis plusieurs semaines, mon jardin, ses alentours immédiats et le ciel par-dessus les toits sont devenus mon seul horizon naturaliste. Un peu délaissé d’ordinaire au profit de plus larges et de plus lointaines perspectives, ce canton exigu est devenu, confinement oblige, l’objet de mes attentions et de mes observations.

   Jardin de faubourg plutôt que de ville, il accueille sans façon – et avec la complicité de ses propriétaires – nombre de végétaux sauvages qui lui confèrent un petit air campagnard. Ici, pas de pelouse mais plutôt une prairie. Y prospèrent, outre l’ordinaire des Renoncules ficaires, des Primevères acaules, des Pâquerettes vivaces et des Stellaires holostées, quelques pulmonaires officinales, de la Petite pervenche ainsi qu’une tribu un peu envahissante de Jacinthes des bois. Plus rares, quelques Primevères officinales, ici et là, quelques Cardamines des prés, des Saxifrages granolifères, et quelques Fritillaires pintades. Dans le huis-clos de ce jardin un tantinet champêtre, que surplombe notamment un vieux tilleul, bien d’autres herbes restent encore à nommer ou simplement à découvrir.

Stellaires holostées - Stellaria holostea -
(Photo : Jean-Michel Logeais)
Primevères officinales - Primula veris -
(Photo : Jean-Michel Logeais)

   Côté insectes, beaucoup reste à faire et à identifier. J’observe déjà des cohortes de Gendarmes Pyrrhocoris apterus et ai déjà repéré le beau rouge d’un Criocère du Lis Lilioceris lilii. Des abeilles – mais de quelle espèce ? – viennent notamment butiner les fleurs d’un vieux poirier. Les papillons ne sont pas en reste : plusieurs fois un Azuré sp. , un Citron, des Piérides.
   Seul représentant ici des reptiles, le Lézard des murailles. Aux heures chaudes de la journée, quelques individus prennent le soleil sur les pierres chaudes d’un vieux mur.

Lézard des murailles ♂ - Podarcis muralis -
(Photo : Lucas Roger)

   Les oiseaux, qui se fichent du confinement comme de leur première rémige, animent chaque jour le jardin. Comme en témoigne au quotidien Faune-Anjou, leur liste ne change guère de celle des jardins ordinaires des autres confinés : merle, rouge-gorge, mésanges bleus et charbonnières, verdiers, rouge-queues, etc.

Rougequeue noir - Phoenicurus ochruros -
(Photo : Lucas Roger)

   Devenu par force sédentaire, j’observe leurs activités. Sur les cheminées des maisons mitoyennes, des couples de Choucas des tours s’affairent et bavardent, apportant régulièrement au nid des branchettes. Dans une fissure du mur de façade, un couple de Moineaux domestiques a trouvé son bonheur. Les oiseaux viennent souvent cueillir au sol mousse et herbe sèche pour en garnir leur nid. Une Fauvette à tête noire, bien cachée, commence à chanter timidement, comme s’il fallait qu’elle s’entraîne un peu avant de se lâcher complètement.
   Dommage qu’un ciel trop bleu rende plus difficile le repérage des oiseaux de passage. Un matin pourtant, depuis l’étage, je surprends, à contrejour, des petits groupes de fringilles remontant vers le nord. Une autre fois, occupé à jardiner, des miaulements me font lever la tête : deux Buses variables tournent en criant au dessus de la maison. A quand, les glissades et les piqués des premiers Martinets noirs dans le ciel de Cholet ?

   Même s’il nous faut rester chez nous, un coin de ciel, un jardin, quelques arbres, un vieux mur sont autant d’occasions à saisir pour satisfaire notre curiosité à l’égard du monde sauvage. Même dans la banalité de notre environnement immédiat, reste toujours quelque chose à découvrir.

Jean-Michel Logeais

dimanche 29 mars 2020

Cholet : installation d'un nichoir à Effraie

Installation du nichoir - Quartier Val de Moine / Cholet
©villedecholet

Sur les conseils d'un salarié de la LPO Anjou, ancien élève de l'établissement, il est envisagé d'ouvrir les combles du lycée Renaudeau aux chiroptères et rapaces nocturnes dans le cadre de sa labellisation refuge LPO. Guidée par le responsable du refuge Jean-Michel Tricoire, la fabrication d'un nichoir à Effraie des clochers débute en avril 2019 à l'occasion des journées "lycée ouvert" organisées pendant les vacances de Pâques. Nous sommes 3 éco-délégués, équipés d'outils insuffisants et peu expérimentés à nous lancer dans une découpe imparfaite des planches. Mon père, davantage bricoleur et mieux équipé, se propose de refaire la découpe et achève l'assemblage début mai. Malheureusement, un agent du lycée nous informera fin juin que l'ouverture des combles expose les systèmes d'aération à un risque de dysfonctionnement si des oiseaux venaient s'y coincer. En fin d'année, nous proposons au service des espaces verts de Cholet de recycler le nichoir en l'installant dans un bâtiment municipal. Une grange du quartier Val de Moine est désignée comme étant la plus propice à l'installation et la quiétude de l'espèce. En suivant les recommandations des bénévoles, l'installation du nichoir par le service des espaces verts a eu lieu fin février.

Installation du nichoir - Quartier Val de Moine / Cholet
©villedecholet

Merci aux éco-délégués du lycée Renaudeau-La Mode, aux bénévoles du groupe et à la direction des Parcs, des Jardins et du Paysage pour leur investissement !

Lucas Roger



CholetMag n°336 - mars 2020
©villedecholet


lundi 16 mars 2020

Fin d’hiver. Les pics font leur show.

Sortie pics - Forêt de Vezins / Yzernay
(Photo : Bernadette Delaunay)

Plutôt discrets le reste de l’année, les pics attendent la fin de l’hiver pour faire leur show. Quelques semaines durant, bois et forêts résonnent du concert de leurs tambourinages. C’est vrai surtout pour le Pic noir, le Pic épeiche et le Pic épeichette. Plus ou moins longs et rapides selon l’espèce, ces percussions servent marquer les frontières de son chez soi. Certaines espèces de pics en revanche ne tambourinent pas ou très peu. Le Pic mar préfère signaler sa présence par tout un répertoire de cris. Le Pic noir, lui, fait feu de tout bois : des cris en nombre mais aussi, sur un tronc, de puissants coups de bec sonnant comme des rafales.
Fréquenter la forêt à cette période de l’année est l’occasion, non seulement d’assister à ce festival de percussions, mais aussi de pouvoir apercevoir les instrumentistes, la forêt encore nue nous offrant alors ses meilleures perspectives.

Sortie pics - Forêt de Vezins / Yzernay
(Photos : Bernadette Delaunay (1) et Catherine Lechevallier (2))

Mauvaise pioche, hélas ! ce samedi matin de mi-mars pour les huit personnes venues en forêt de Vezins pour entendre et surprendre des pics. Leur enthousiasme est vite douché, deux heures durant, par des ondées insistantes et condamnant au mutisme pics et autres oiseaux. Dans les trop rares parenthèses entre deux averses, nous pouvons néanmoins repérer, outre les bavardages des Sittelles torchepot, les rengaines des Pouillots véloces, des mésanges charbonnières et des pinsons des arbres, le bref tambourinage d’un Pic épeiche et même, au loin, les cris d’un Autour des palombes.
Passé la pluie, reste un peu de temps pour déambuler sur une route bordée çà et là de vieux hêtres. Sur certains, la bouche d’ombre ovale de quelques loges de Pic noir. Non loin, un autre Pic épeiche laisse entendre son bref roulement de caisse claire, puis quatre Geais des chênes en goguette nous surprennent par leurs cris pour le moins inhabituels.

Comportements territoriaux de Foulques macroules - Fulica atra -
Étang de Péronne / Chanteloup-les-Bois
(Photo : Katia Baudouin)


Nous étions venus pour les pics. La pluie aura changé la donne. Au final, peu de pics, mais d’autres espèces contactées. Vingt-cinq en tout au gré de nos déambulations. Un peu de déception sans doute mais aussi le plaisir de partager ces quelques heures ensemble en profitant du spectacle de la forêt.

Jean-Michel Logeais

mardi 25 février 2020

Hiver 2020 : Bilan des permanences au lac du Verdon

Cet hiver, 120 visiteurs ont été sensibilisés à l’occasion des 8 permanences assurées par 16 bénévoles du groupe.

Observatoire du Verdon / La Tessoualle
(Photo : Bernadette Delaunay)


En dépit de leur couverture médiatique, les permanences 2020 ont été assez peu fréquentées. Les pluies répétées et les vents forts expliquent en partie cette timide affluence du public. Habitués et débutants ont toutefois pu être sensibilisés à l’importance du site au travers de nombreux échanges. Du côté des oiseaux hivernants, le bilan est également mitigé. La forte pluviosité de l’automne a permis de maintenir des niveaux d’eau satisfaisants, mais les températures douces de l’hiver n’ont pas fait descendre beaucoup d’oiseaux du nord de l’Europe. En outre, la fermeture progressive des bords du lac impacte l’attractivité du site. Autrefois propice aux stationnements d’oiseaux brouteurs (Foulques macroules, Canards siffleurs), la végétation rase des berges est peu à peu comblée par une végétation plus fournie, faute d’entretien raisonné.

Merci à tous les bénévoles du groupe pour leur investissement chaque dimanche !

Lucas Roger

jeudi 6 février 2020

Comptage 2020 des chauves-souris à Cuon

Comme chaque année à la même époque, deux week-end étaient consacrés au comptage des chauves-souris en hivernage dans différentes cavités du département. Après le sud Loire les 25 et 26 janvier, c'était au tour du Baugeois les 1 et 2 février. Nous étions de 4 personnes ce dimanche pour compter un complexe de cavités Natura 2000 à Cuon.
Après une baisse significative en 2018 (total 609) puis une remonté en 2019 (799), l'année 2020 est encore en baisse avec un total de 505. Comme pour les années précédentes, c'est le chiffre des Murin à oreilles échancrées qui influx majoritairement sur ce total. Les Grand Rhinolophe restent à un niveau du début des années 2000 et les Petits Rhinolophe baissent significativement.
Difficile d'expliquer ces fluctuations, la douceur est probablement en cause et des reports sur d'autres cavités inconnues sont aussi possible, les sites non prospectés étant nombreux sur le secteur.



Espèces201820192020
Grand Rhinolophe449873
Petit Rhinolophe455315
Grand Murin7511
Sérotine312
Barbastelle234
Oreillard SP
1
Murin de Daubenton596
Murin à moustaches312127
Murin à oreilles échancrées463602356
Murin de Beshtein11
Murin de Natterer5
Pipistrelle SP34
Chauve-souris SP615
Total609799505

Les courbes ci-dessous montrent les évolutions sur 30 ans de comptage. Les 1er comptages n'étaient pas forcément exhaustifs, nous avons depuis beaucoup progressé dans la connaissance de la topographie de l'ensemble des cavités du site.
Cliquez sur les images des courbes pour les visualisez à plus grande échelle.

Évolution du total et des 2 espèces principales



Évolution des 4 espèces moyennement représentées


Évolution des 5 taxons en petit nombre

   

jeudi 2 janvier 2020

Pluviométrie 2019

Avec un total de 832mm, 2019, sans égaler 2018 est une année pluvieuse mais contrastée. Avec janvier et février faibles, puis 4 mois dans la moyenne, juillet très sec suivi de aout et septembre légèrement plus faible que la moyenne et novembre et décembre qui ont battus des records.

Cette année, ce sont encore 5 bénévoles qui ont collectés les données, 4 à Cholet et 1 à Nuaillé. On constate quelques différences d'un mois à l'autre mais, globalement, les chiffres se ressemblent.

Sur les 11 dernières années, 2018 et 2019 sont clairement les plus arrosées suivies de 2014, nettement plus que 2010 ou 2017. Sur cette période, on passe de 558mm en 2010 à 947mm en 2018, soit près du double. La moyenne de référence 1951-1980 avec 742mm (article Wikipédia sur le climat en Maine-et-Loire) est très légèrement supérieure à celle de 2009-2019 avec 731 mais avec encore une année semblable et nous seront au niveau de cette moyenne.


Sur les mêmes périodes temporelles en moyennes mensuelles cette fois, on constate toujours un déficit marqué les mois d'aout, septembre et octobre et un accroissement net en novembre, décembre et janvier.