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septembre. Nous nous retrouvons à cinq pour cette classique sortie
migration. Quinze jours d’avance par rapport aux années
précédentes. Le temps n’est pas encore aux grands vols orientés
de fringilles. Quelques Pinsons des arbres et Linottes mélodieuses
et, en halte migratoire, une belle troupe bariolée de Chardonnerets
élégants faisant bombance dans une prairie riche en graines.
Passant un peu trop loin pour être identifiés, quelques groupes et
des points d’interrogation toujours frustrants. De temps à autre,
de petites escouades de Pipits farlouses passent au dessus de
nous en poussant leurs cris si caractéristiques.
C’est
aussi dans la mosaïque des haies, des parcelles, des arbres et des
clôtures que se laisse voir une autre migration, plus furtive mais
tout aussi animée. Des Rouges-gorges familiers fraîchement
arrivés crient et chantent un peu partout. Des Pouillots véloces
font entendre leur petit huitt. Parfois l’un d’eux ose une
sortie hors des feuillages pour gober un insecte avant d’aller se
mettre à l’abri quelques mètres plus loin. Des Mésanges
charbonnières bavardes suivent le labyrinthe des haies orientées
nord/sud. Elles en profitent pour avancer tout en se nourrissant au
passage. Un Rouge-queue à front blanc prend un instant la
pose sur un fil téléphonique. En contrebas d’un chemin, un réseau
de piquets et barbelés sert de perchoirs à des Tariers des prés.
Ailleurs, sur un labour, deux Traquets motteux jouent à
cache-cache avec les creux et les bosses. Immobiles, leur plumage
couleur de terre rend difficile leur repérage.
Observation de la migration - Crête du Bois des Hauts / Puy-Saint-Bonnet (Photo : Bernadette Delaunay) |
Les
oiseaux observés ici le sont probablement partout ailleurs dans le
bocage. Reste que cette modeste crête offre pourtant quelques atouts
et attraits supplémentaires. Outre la tranquillité, une vue bien
dégagée vers le nord comme vers le sud. Et puis ce granit
affleurant ici et là en « chirons » rendant la terre
ingrate et peu cultivable. D’où ces pâtures, ces haies mais
surtout ces petits îlots de sauvagerie où prospèrent ajoncs,
ronces, sureaux, églantiers. Une aubaine pour tous ces passereaux
qui, débarqués de leur traversée nocturne, trouvent là, pour
quelques heures, gîte et couvert avant le grand départ de la nuit
prochaine. Une chance à ne pas laisser passer pour nous, les
« veilleurs » passionnés de migration.
Jean-Michel LOGEAIS