C H A M P A G N E
photo: Katia Baudouin
Surtout n'allez pas croire que le groupe LPO Mauges ait soudainement opéré une reconversion dans l'œnotourisme! Il s'agit évidemment des grands lacs de Champagne, celui du Der principalement, la destination pour dix d'entre nous, le temps d'un bref séjour, fin octobre.
UN CURIEUX PAYSAGE
À cette saison, le lac du Der est déjà vidé aux trois quarts et présente un curieux paysage: une mosaïque complexe d'îlots et de vastes langues de terre claire entre lesquels sinuent de grands bras d'eau. Posés sur ces bancs, d'innombrables et noirs régiments de Grands cormorans contrastent avec d'importantes et blanches escouades de Grandes aigrettes stationnant à proximité. Sur les laisses vaseuses, s'agite ou se repose toute une population de limicoles: Bécassines des marais, Courlis cendrés, troupes de Bécasseaux variables, Chevaliers arlequin... Non loin de là, des grappes denses de centaines de Sarcelles d'hiver s'envolent nerveusement avant de se poser dans la courbe d'une anse. Les côtoient, Canards chipeaux, pilets, siffleurs, souchets et colverts. Là où l'herbe a colonisé les terres un peu plus hautes, pâturent principalement des Oies cendrées et quelques Oies rieuses.
photo: Katia BaudouinLE GRAND SHOW DES GRUES CENDRÉES
En milieu d'après-midi, commence à retentir un peu partout la grande symphonie en "grou" majeur annonçant le retour de milliers de Grues cendrées au dortoir. Arrivant de leurs sites de gagnage, leurs escadrilles emplissent l'espace de leur cris et ponctuent le ciel de leurs élégantes silhouettes avant d'aller se poser en douceur sur les îlots leur servant de reposoir nocturne. Fascinés, des curieux viennent en nombre assister à ce grand show vespéral.
L'OISEAU VEDETTE DU MOMENT
Pour cette fois, il ne s'agissait pas du Pygargue à queue blanche. Il nous faudra attendre un arrêt au lac du Temple, sur la route du retour, pour observer l'espèce; deux individus, un adulte et un jeune. C'est un autre grand rapace qui cette fois a volé la vedette aux pygargues, un adulte d'Aigle impérial observé dès notre arrivée, perché au sommet d'un arbre, tête brun clair et bandes blanches aux scapulaires. Un grand moment et une "coche" pour nous dix. Nous le revoyons le lendemain, d'abord en vol puis perché au même endroit. Hormis ce géant fort rare, d'autres rapaces sont présents: Faucon pèlerin à l'affût sur une souche, Autour des palombes dépeçant sa proie à découvert, Balbuzard pêcheur tardif et Milans royaux dont neuf en migration près du Temple.
photo: Katia BaudouinLES PETITES SURPRISES DU LAC
Le lac du Der, ce sont 77 kilomètres de rives où alternent, entre campings et bases de loisirs, digues herbues, bosquets de saules, phragmitaies et même forêts de chênes et de hêtres venant tutoyer le lac. En connaisseur des lieux, Sylvain nous sert de guide et nous fait découvrir différents sites. L'occasion pour nous d'observer, à côté d'espèces familièes, d'autres plus inhabituelles. Ici, une Sterne arctique, là une Pie-grièche grise ou encore, depuis un observatoire où officie un photographe misanthrope et ronchon, plusieurs Râles d'eau à quelques mètres.
photo: Katia BaudouinUne fin d'après-midi, deux jours pleins et une matinée nous ont permis de contacter 94 espèces, d'en regretter quelques unes, de partager des admirations, des moments intenses, des bons mots et des fous rires.
Un grand merci à Marie-Madeleine pour nous avoir déniché un super gîte, à Frédérique pour s'être chargée de la logistique alimentaire, à Sylvain pour nous avoir fait profiter de sa connaissance des lieux, à Jean-Michel T. et à Hugues nos chauffeurs, à toutes et à tous pour la belle ambiance.
Jean-Michel Logeais