lundi 5 septembre 2022

Été 2022

Cet été, le groupe des Mauges a organisé quelques sorties naturalistes en juillet et en août. Retour sur ces moments d’échange et sur nos trouvailles. 

Vendredi 22 juillet, soirée papillons nocturnes dans un jardin choletais. 

A 22h30, nous allumons les pièges lumineux dans le jardin de Jean-Michel. Nous sommes quatre participants. Malgré le contexte urbain, 31 espèces sont observées stationnant ou de passage jusqu’à la fin de la soirée à 1h15. Les espèces qu’on rencontre en ville sont remarquables par leur résilience dans un milieu où les plantes sauvages se font rares et où l’éclairage public désoriente les papillons jusqu’à minuit toute l’année. Les espèces rencontrées chez Jean-Michel témoignent de la diversité florale de son jardin et des quelques espaces laissés en friche qui subsistent aux alentours. Sur la trentaine d’espèces, 14 espèces sont des micro-papillons, 8 espèces sont des noctuelles, 5 espèces sont de la famille des écailles et 3 espèces sont des géomètres. Enfin, la 31e espèce est un Notodonte bien caractéristique. Il porte un nom latin curieux (Notodonta ziczac), un nom vernaculaire parlant (le « Bois-veiné ») et des motifs uniques.

Bois-veiné - Notodonta ziczac -
Jardin à Cholet
(Photo : Lucas Roger)

 

Deux mois plus tôt, Jean-Michel et moi avions observé une chenille de cette espèce sur un Saule situé à 1 800 mètres de son jardin, dans la zone de l’Écuyère. Les chenilles du Bois-veiné consomment exclusivement des Salicacées (Peupliers, Saules, Trembles).

 

Bois-veiné - Notodonta ziczac - sur Saule
Usine Michelin / Cholet
(Photo : Lucas Roger)

Les autres espèces remarquables de la soirée sont la noctuelle Dypterygia scabriuscula dont la chenille se nourrit de Polygonacées (Oseilles et Renouées) et le micro-papillon Dichomeris alacella dont la chenille pourrait se nourrir de lichens. Les Écailles chinées étaient au rendez-vous pendant la soirée avec 19 individus comptabilisés. Leurs chenilles sont polyphages, donc elles se plaisent sur diverses plantes herbacées.

 

Dimanche 31 juillet, formation « Charançons » à la Roche de Mûrs.

Formation "curcu" à la Roche de Mûrs / Mûrs-Érigné
(Photo : Lucas Roger)

 

10h, début des hostilités à Mûrs-Érigné. Dès le matin, on comprend que la journée sera chaude. L’objectif de cette formation est d’apprendre quelques rudiments sur les charançons grâce à Yann, notre expert local. Le site choisi est à l’extérieur des Mauges mais permet de limiter les kilomètres parcourus par les cinq participants. Depuis le promontoire de Mûrs, on surplombe le Louet, la Loire, Angers et ces alentours. En haut de la Roche, la lande à prunelliers et à genêts ne nous offre pas beaucoup d’espèces. La végétation a souffert des fortes chaleurs de juillet, tous les prunelliers sont grillés. On parvient quand même à attraper quelques espèces en battant des genêts : Sitona gressorius, espèce commune, mais aussi des Exapion, quelque fois identifiables sur le terrain comme l’espèce Exapion fuscirostre aux dessins bien caractéristiques. L’occasion pour Yann de nous apprendre la distinction entre la famille des Apionidés (antennes droites, ex : Exapion) et celle des Curculionidae (antennes coudées, ex : Sitona). Nous rejoignons ensuite le bord du Louet où nous observons Taeniapion (probable T. urticarium) sur Orties, Nanophyes marmoratus sur Salicaire et Smicronyx sur Cuscute. La relation étroite qui lie ces trois espèces de charançons à leurs plantes hôtes oblige le naturaliste à cibler ces essences pour avoir une chance de les observer.

 

Formation "curcu" à la Roche de Mûrs / Mûrs-Érigné
(Photo : Lucas Roger)


Comme tout bon naturaliste, nous nous sommes laissés distraire par les autres groupes : le passage d’un Balbuzard, la galle d’une mouche du genre Urophora sur des Cirses et la chenille de Cleorodes lichenaria qui porte bien son nom puisqu’elle se nourrit de lichens avec lesquels elle se confond.

 

Boarmie des Lichens - Cleorodes lichenaria -
la Roche de Mûrs / Mûrs-Érigné

(Photo : Alain Berly)
 

Samedi 20 août, sortie improvisée à l’étang de la Godinière.

Organisée à l’improviste, la veille pour le lendemain, cette petite sortie nous a permis de nous retrouver à cinq pour découvrir quelques espèces présentes à l’étang de la Godinière. Le battage des Saules nous a permis d’observer la coccinelle des Saules et la chenille de deux espèces de Notodonte : Phalera bucephala et Pterostoma palpina. Nous avons également observé plusieurs adultes et larves du Miridé Deraeocoris lutescens qui affectionne les arbres et les arbustes en contexte humide. On peut également citer le Leste vert. En tout, 27 espèces d’insectes ont été identifiées. Les espèces végétales, bien plus nombreuses, ont aussi été déterminées.

  Leste vert - Chalcolestes viridis -
Étang de la Godinière / Cholet
(Photo : Lucas Roger)



Lucas Roger