La météo s’annonçait mal, risquant de compromettre cette sortie
consacrée à la migration. Finalement il n’en est rien et nous
nous retrouvons à huit ce dimanche matin sur la modeste « Crête
du Bois des hauts », prêts à en découdre avec les oiseaux de
passage.
Le vent souffle depuis le sud-est, tiède mais bien soutenu. Il
n’empêche pas néanmoins les oiseaux de passer, même s’il
chahute l’ordonnancement de leur vol groupé et les contraint
parfois à raser le sol pour faciliter leur avancée. Leur flux est
plutôt régulier bien qu’assez peu fourni. Bergeronnettes
grises, Alouettes des champs, Pipits farlouses,
Pinsons des arbres et Linottes mélodieuses constituent
l’essentiel du contingent des migrateurs de la matinée. Cet exode
automnal d’oiseaux « classiques » réserve parfois
quelques surprises, comme ce Faucon émerillon qui vient nous
survoler trop brièvement.
La matinée est aussi l’occasion d’observer des espèces en pause
entre deux étapes de leur voyage comme ces deux Traquets motteux
perchés sur des piquets. En revanche, autour des haies et des
buissons, habituellement bien fréquentés à cette époque par le
cortège des migrateurs « rampants » (rouges-gorges,
pouillots, roitelets…) rien à se mettre dans les jumelles.
Probablement à cause du vent contraignant les oiseaux à rester à
l’abri de la végétation. Reste le plaisir d’admirer l’avifaune
locale : Alouette lulu, Bruant zizi, Faucon
crécerelle… espèces ici bien représentées.
Le spectacle des oiseaux migrateurs est toujours source d’émotions.
A pouvoir surprendre, ne serait-ce que quelques instants, une toute
petite part de cette gigantesque transhumance automnale qui traverse
l’Europe, c’est un peu comme si nous avions l’impression de
faire partie du voyage. Il suffit parfois de bien peu, lever la
tête, scruter le ciel matinal, pour apercevoir une part de
l’incomparable spectacle des oiseaux migrateurs.
Jean-Michel LOGEAIS