dimanche 29 septembre 2019

Début d’automne au Bois des Hauts

   28 septembre. Nous nous retrouvons à cinq pour cette classique sortie migration. Quinze jours d’avance par rapport aux années précédentes. Le temps n’est pas encore aux grands vols orientés de fringilles. Quelques Pinsons des arbres et Linottes mélodieuses et, en halte migratoire, une belle troupe bariolée de Chardonnerets élégants faisant bombance dans une prairie riche en graines. Passant un peu trop loin pour être identifiés, quelques groupes et des points d’interrogation toujours frustrants. De temps à autre, de petites escouades de Pipits farlouses passent au dessus de nous en poussant leurs cris si caractéristiques.

    C’est aussi dans la mosaïque des haies, des parcelles, des arbres et des clôtures que se laisse voir une autre migration, plus furtive mais tout aussi animée. Des Rouges-gorges familiers fraîchement arrivés crient et chantent un peu partout. Des Pouillots véloces font entendre leur petit huitt. Parfois l’un d’eux ose une sortie hors des feuillages pour gober un insecte avant d’aller se mettre à l’abri quelques mètres plus loin. Des Mésanges charbonnières bavardes suivent le labyrinthe des haies orientées nord/sud. Elles en profitent pour avancer tout en se nourrissant au passage. Un Rouge-queue à front blanc prend un instant la pose sur un fil téléphonique. En contrebas d’un chemin, un réseau de piquets et barbelés sert de perchoirs à des Tariers des prés. Ailleurs, sur un labour, deux Traquets motteux jouent à cache-cache avec les creux et les bosses. Immobiles, leur plumage couleur de terre rend difficile leur repérage.

Observation de la migration - Crête du Bois des Hauts / Puy-Saint-Bonnet
(Photo : Bernadette Delaunay)


    Les oiseaux observés ici le sont probablement partout ailleurs dans le bocage. Reste que cette modeste crête offre pourtant quelques atouts et attraits supplémentaires. Outre la tranquillité, une vue bien dégagée vers le nord comme vers le sud. Et puis ce granit affleurant ici et là en « chirons » rendant la terre ingrate et peu cultivable. D’où ces pâtures, ces haies mais surtout ces petits îlots de sauvagerie où prospèrent ajoncs, ronces, sureaux, églantiers. Une aubaine pour tous ces passereaux qui, débarqués de leur traversée nocturne, trouvent là, pour quelques heures, gîte et couvert avant le grand départ de la nuit prochaine. Une chance à ne pas laisser passer pour nous, les « veilleurs » passionnés de migration.


Jean-Michel LOGEAIS